Critique : Les Nouveaux Sauvages – Méchamment bon
La vengeance est un plat qui se mange froid. Ce proverbe klingon est tout à fait vrai, mais la vengeance ne saurait toutefois être réduite à un simple plat. Cette dernière mérite tout un repas, de l’entrée au dessert, voir même avec un café à l’image de l’humour du film Les Nouveaux Sauvages : bien noir.
Ce film argentin dont le titre original, Relatos salvajes, se traduirait plutôt par « Récits sauvages » est composé de six sketchs. Six histoires dans lesquelles leurs protagonistes vont péter le dernier câble qu’il avait encore.
Lâcher prise, c’est bien cela que propose Les Nouveaux Sauvages. Les personnages du film sont des gens comme vous, comme moi, mais qui pour une raison plus ou moins importante, passe du côté absurde de la Force.
Parmi les six histoires, certaines sortent irrémédiablement du lot, comme celle qui ouvre le film, faisant morbidement écho à l’actualité et cela, par pure coïncidence.
Le sketch qui suit est pour moi le plus faible de ce long métrage, mais nous tient en haleine de bout en bout. Un suspens renforcé par le fait que, nous le comprenons vite, tout peut arriver dans Les Nouveaux Sauvages.
Cette idée est confirmé dans la troisième histoire, huit clos routier dont je vous défie de deviner la fin. Cette histoire est de loin la plus absurde et violente du film. Une violence cathartique qui culminera dans le quatrième récit, passant du cauchemar au rêve et fera le plus grand bien à votre côté anarchiste.
Le cinquième sketch ne traite pas de la violence en tant que telle, mais décrit avec un malin plaisir un groupe de personnage plus pourris les uns que les autres.
Personnages au top et narration exemplaire, Les Nouveaux Sauvages se devait de conclure en apothéose. Ce serait un euphémisme de dire que c’est ce qu’il a fait.
Cet incroyable récit d’une fête de mariage qui part en couille est parfait de bout en bout, livrant avec brio une histoire où l’amour et la haine ne font plus qu’un, où le lâcher prise est à la fois fusionnel et destructeur. Un fin géniale pour un film qui ne l’est pas moins.
Les Nouveaux Sauvages de Damián Szifrón est sorti le 14 janvier dernier en France.
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