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[Critique] The Amazing Spider-Man : Les Toiles de la Mort

Rebooter une saga après seulement dix ans était risqué, mais pas totalement idiot. La franchise Batman a déjà eu droit à la chose et personne n’a trouvé à redire. Voir l’Homme Araignée retrouvé de sa superbe devant la caméra de Marc 500 jours ensemble Webb m’attirait pas mal, surtout le vomitif troisième chapitre de Raimi que je n’avais pas totalement detesté non plus.

Seulement voilà, Webb a beau avoir réalisé l’une des meilleurs comédies romantiques de ces dernières années, ça ne fait pas de lui le metteur en scène parfait pour reprendre cette franchise oh combien adorée des fans de Marvel.

The Amazing Spider-Man souffre forcément de la comparaison avec son grand frère pondu par le papa d’Evil Dead. Comment ne pas soupirer de désespoir à la vue de ce navet qu’on pourrait presque confondre avec un épisode de Smallville. Car c’est bien le schéma classique et débile de la série suivant la jeunesse d’un autre grand super-héros que The Amazing Spider-Man semble copier. Après un introduction (longue) nous présentant la « naissance » de Spidey qu’on a malheureusement déjà vu dix ans plus tôt, le film nous entraîne un enchevêtrement de scènes plus ridicules et plus cheaps les unes que les autres, jusqu’à arriver à LA scène nanarde du film (spoiler inside) :

Rhys Ifans (qui sauve un peu le film) joue le Dr Curt Connors, scientifique ayant perdu un bras. Peter Parker, lycéen apparemment sur-doué, donne un coup de pouce au scientifique pour faire avancer ses recherches. Le truc consiste à transférer des gènes de LÉZARD dans un rat pour lui faire repousser le bras. Or, après tout cela, un gros méchant LÉZARD fout le bordel en ville. Étrange… Mais qui ça peut-il être ? Peter, le lycéen sur-doué et accessoirement Spider-Man, va voir le Dr Connors pour s’informer sur le point faible des LÉZARDS. Ce dernier est pâle et apparemment très occupé. Il se barre, laissant Peter seul dans le labo, qui n’a toujours rien pigé. C’est seulement en voyant le fameux rat ayant servi de cobaye qu’il comprend ! La bestiole est devenue un horrible rat tiré du pire nanar, une sorte de Scrat de l’Âge de Glace. Et là, c’est la révélation : le Dr Curt Connors est le LÉZARD. Bravo Peter !

La débilité de cette intrigue, du héros, bellâtre skatteur censé passer pour un loser, et surtout la vision de ce rat génétiquement modifié complement cheapos, font instantanément passer The Amazing Spider-Man dans la Nanarzone.

Alors oui, ce film est plus fidèle au comics. Mais sérieusement, c’est en munissant Spidey de son lance-toiles mécanique et en lui foutant Gwen Stacy dans les pattes qu’on fait un bon film ? Que nenni !

Et parlons-en, de Gwen. La petite Emma Stone est mimi comme tout, ça c’est sûr, bien que je la préfère en rousse. Mais là encore, Marc Webb déçoit. Le tout blesse davantage quand on sait que le bonhomme a réalisé 500 jours ensemble ! Qu’est devenu ce génie de la mise en scène romantique ? À la place, on a droit à quelques pauvres scènes d’amourettes sans intérêt conclu par un « JE T’AIME ! AH ET JE SUIS SPIDER-MAN AUSSI ! ». Bravo champion, tu l’as connais depuis seulement deux jours ta copine là, et son père est flic en plus… DÉBILE ! Toute l’histoire d’amour de ce film est battu à plat de couture par le baiser à l’envers de Mary Jane à Spidey dans le premier opus de Raimi. Tu peux pas test, comme disent les jeunes qui vont surement apprécié cet étron cinématographique.

Enfin, si vous comptiez vous rattrapez sur les scènes d’action, sachez que le film est également très radin à ce niveau-là. Seule le final mérite le coup d’œil et parvient à nous faire ressentir quelque chose d’épique, tout en alimentant davantage notre frustration : on aurait aimé voir ça pendant toute la durée du film bordel !

The Amazing Spider-Man n’a pas de chance. Il aurait très bien tiré son épingle du jeu il y a quelques années, au milieu des 4 fantastiques, du Ghost Rider ou autres Punisher. Malheureusement, cette année il devra se confronter à Avengers et The Dark Knight Rises. Pas de bol, n’est-ce pas ?

 

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