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[Critique] Cloclo : My Way or the Highway

 

C’est étrange. Je me demande ce qui m’a convaincu d’aller voir Cloclo. Serait-ce Florent Emilio Siri ? L’envie de voir ce grand gaillard réalisateur des très bons Nid de Guêpes, Otage et L’Ennemi Intime s’essayer au biopic ? Parce qu’il y a de quoi s’étonner. Pas une seconde je n’imaginais Siri réalisateur d’un film sur Claude François. C’était donc ça, la raison d’aller voir ce film, la curiosité.

La curiosité est un vilain défaut, je sais, mais parfois, elle paie.

Cloclo n’est pas qu’un film sur Claude François. S’aidant du personnage, Siri explore une époque et un univers, celui de la production musicale des années 60 et 70. C’est également l’occasion pour le réalisateur de traiter de thèmes divers revenant souvent dans ce genre si casse-gueule du biopic : l’amour, la haine, la famille, le succès, la mort. Claude François se révèle être un personnage extrêmement cinématographique, un Scarface de la chanson, enchaînant moments de bonheur et de malheur.

Bien que produit par les fils de l’idole des jeunes, Cloclo montre tout ! Les bons côtés, comme les mauvais. Pas de retenu de ce côté-là. On y voit un Claude François maniaque, colérique, jaloux et atteint de ce besoin d’être aimer impossible à contrôler.

Jérémie Renier est exemplaire dans le rôle principal. On ne voit pas qui d’autre aurait pu revêtir le costume à paillette. Son travail, sa transformation pour ce rôle rappelle souvent un certain Robert DeNiro. Pour le reste du casting, c’est impeccable ! Coup de cœur pour Benoit Magimel, acteur fétiche de Siri, qui campe un Lederman à la perfection. Le plus surprenant fut de voir un Sinatra sous les traits de Robert Knepper (Prison Break), je ne savais pas du tout qu’il faisait parti de la distribution et le plaisir de le découvrir dans le costume de « The Voice » n’en fut que meilleur.

Cloclo est un film de cinéma. Clairement. Derrière toutes les paillettes et la hype autour du chanteur, Siri a fourni un vrai travail de cinéaste. Le film risque de plaire davantage aux cinéphiles qu’aux fans de Claude François. Tel un Ragging Bull ou The Social Network, Cloclo est cinématographiquement une petite perle. On se surprend à laisser tomber la mâchoire devant des plans d’une beauté absolue que Scorsese n’aurait pas renié.

Concluons avec la musique, véritable moteur du film. Ce n’est pas non plus une compil pour les fans de Claude François. Les chansons de l’idole des jeunes alternant magnifiquement avec le thème de Desplat, mais également avec d’autres morceaux de l’époque. L’une des scènes les plus belles du film est ainsi portée par la voix de Sinatra.

Je ne peux que vous conseillez ce film. Si vous n’aimez pas les biopics. Allez-y quand même. Si vous n’aimez pas Claude François. Allez-y. Tout ce qu’il faut aimer pour voir ce film, c’est le cinéma.

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2 commentaires to “[Critique] Cloclo : My Way or the Highway”

  1. Merci Yohan. Tu nous postes quand la critique de Cloclo version Courrier Picard ;o)

    19 mars 2012 at 9 h 13 min Répondre
  2. Nassima Demiche #

    J’suis EX AC TE MENT d’accord avec cette critique Yohann.
    Ce n’est pas un film pour les fans de Cloclo. Siri se sert de cette idole pour montrer plein d’autres choses (industrie du disque, mais aussi l’exil…) – Belle performance de Rénier et bravo à Siri pour une superbe maîtrise des plans séquences.

    20 mars 2012 at 11 h 45 min Répondre

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