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Écrivaillon du dimanche, je rends toujours mon avis en retard et j'excelle dans l'autodérision inversée et sinon IRL je me prétends CM.

[Critique Reporter] La Dame en noir : Harry Potter 8 n’est plus !

Synopsis : Arthur Kipps, jeune notaire à Londres, est obligé de se rendre dans le petit village perdu de Crythin Gifford pour régler la succession d’une cliente récemment décédée. Dans l’impressionnant manoir de la défunte, il ne va pas tarder à découvrir d’étranges signes qui semblent renvoyer à de très sombres secrets. Face au passé enfoui des villageois, face à la mystérieuse femme en noir qui hante les lieux et s’approche chaque jour davantage, Arthur va basculer dans le plus épouvantable des cauchemars…

Après une première scène d’une rare élégance doublée d’une conclusion funèbre, nous voici avec Harry, pardon je veux dire Arthur qui semble porter un grand poids sur les épaules. Je dois dire que les dix premières minutes j’ai eu le plus grand mal à oublier le jeune sorcier à la cicatrice. Ce n’est pas la faute de l’acteur bien sûr, mais une saga de plus de dix ans n’est pas facile à oublier et c’est un peu comme si je voyais Mark Hamill dans un autre rôle. Il semble même que certains plans font tout pour nous rappeler cette filiation (je pense au plan large qui suit le train sur le pont dans un paysage à la lisière du fantastique).

Cette sensation s’attenue heureusement assez vite, au fur et mesure que Daniel Radcliffe s’impose dans ce personnage de jeune notaire endeuillé ampli de mélancolie. Produit par la Hammer, ce film donne un nouveau souffle à cette société de production rendue célèbre dans les années 60 pour ses productions de séries B fantastiques et horrifiques.

C’est justement le point fort du film, sa mise en scène faussement classique est très maitrisée. Elle recèle de références et sait en user sans les plagier (de L’Orphelinat en passant par L’Echine du Diable ou Les Autres pour ses pièces inquiétantes). Du coté formel c’est une pure réussite, la photographie est absolument renversante, je n’ai pas vu aussi de paysages abandonnés aussi magnifiés depuis des lustres. L’intrigue pourtant simple d’un village reclus et peu accueillant pour cet étranger qu’est le héros est ici traitée avec une grande justesse.

Ce n’est pas grave que ce récit soit vu et revu, l’important n’est pas l’histoire en elle-même, mais son traitement porté de bout en bout par un jeune Daniel Radcliffe qui réussit à s’approprier son personnage avec brio.

La composition graphique est juste sidérante, elle souligne le travail magnifique sur les décors naturels et l’agencement des plans. De plus le réalisateur réussit à rendre inquiétants et graves n’importe quels personnages sans rentrer dans la caricature. Le héros se retrouve totalement dépourvu par une histoire qui lui échappe et son enquête lui permettra de se retrouver un peu.

La structure du récit est progressivement déroulée et le seul point négatif que je pourrais lui reprocher c’est l’abus du « jump scare » qui m’a fait passer une bonne partie du film à me cacher les yeux (on ne se moque pas) et rater quelques passages du film.

Ce film est donc un petit joyeux, inquiétant et ô combien réussi au niveau réalisation qu’il fait oublier le registre banalisé de ce genre en perte de vitesse.

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